(ITALIE, 1975, 126', COUL., BLU-RAY, VOSTFR.)
Marcus Daly, un pianiste de jazz est témoin du meurtre d’une médium dans son appartement. Quelques secondes après la disparition de l’assassin, il arrive sur les lieux du crime et ne tarde pas à être rejoint par la police qui en fait son premier suspect. Daly réalise qu’une peinture accrochée au mur chez la victime a entre-temps disparu. Aidé par une journaliste, cette observation marque le début de son enquête.
Un scénario de thriller classique traité par Argento au sum-mum de son talent. Le film joue avec le regard du public, le plongeant dans la subjectivité du tueur ou l’invitant à analyser les indices que découvre petit à petit le protagoniste princi-pal. Inspiré de Blow Up d’Antonioni, Profondo Rosso développe une intrigue sur fond d’inconscient et de trauma origi-nel mêlé à un univers swing sixteen parsemé de références à l’enfance toutes plus dérangeantes les unes que les autres. La bande originale, signée Goblin, apporte une touche finale à ce classique qui n’a pas pris une ride.
ARGENTO : IMAGINAIRE DE L’ANGOISSE
Erotisme macabre, atmosphères perverses et fétichistes, ce mois d’octobre, le Spoutnik vous propose d’entrer dans l’univers du maître italien Dario Argento, en redécouvrant trois de ses plus grands classiques aux univers délirants et angoissants.
Entre les années 60 et 80, Argento a donné au style giallo une reconnaissance internationale et a élevé celui-ci du cinéma d’horreur au cinéma d’auteur. Le travail sur les ambiances avec l’usage souvent excessif de couleurs criardes, qui rappellent les productions des studios Hammer auxquels la naissance du giallo est le pendant italien, créent des atmosphères qui tirent vers le fantastique, parfois même vers le psychédélisme. Mêlant intrigues policières, références au cinéma d’horreur gothique des années 60 et à des films tels que Psychose d’Alfred Hitchcock ou Peeping Tom de Michael Powell, ces films dépassent l’étiquette qui leur est souvent associée, celle d’un cinéma de genre, et se construisent, pour certains, sur des récits touchant à des problématiques sociétales, à l’inconscient, voire à la métaphysique. Rejouant avec un plaisir pervers l’éternelle spirale infernale à l’intérieur de laquelle le ou la protagoniste principal·e se retrouve enfermé·e après avoir été témoin d’un meurtre et doit mener l’enquête à sa façon, ces films jouent sur la subjectivité du public, lui faisant plusieurs fois se perdre dans ses réflexions quant à l’identité du meurtrier.