Après-guerre et jusque dans les années 80, dans notre paisible Helvétie, des milliers d’enfants sont arrachés à leurs parents jugés inaptes pour délit de pauvreté. Placés en institutions ou au sein de familles paysannes, ces enfants seront presque toujours exploités. La parole de deux d’entre eux — un couple heureux, aujourd’hui octogénaire — minutieusement collectée puis rétrocédée, à la respiration près, par un quatuor d’interprètes, rend justice à la mémoire vive.
Le scandale explose doucement mais sûrement grâce au « théâtre documenté » et choral de la Cie Kokodyniack. La langue, devenue corps trébuche, bute, bégaie ou se suspend pour dire, enfin, ce qui fut longtemps tu.