Été 1914. Dans la foule qui lève en grands moulinets, mouchoirs et chapeaux, quatre femmes au destin particulier : la guerre leur a tout pris. D’abord Jeanne, le regard dans le vide, coincé dans le cadre de sa fenêtre, prie que son homme revienne. Puis Rose. Elle se fraye un chemin dans la foule pour voir, une dernière fois, son compagnon enrôlé. Julie, n’accepte pas le départ de son homme ; elle s’évanouit dans la rue. Enfin, Lise. Cette dernière, le poing levé et la voix revendicatrice, s’insurge contre la folie guerrière de ces hommes débarqués à l’appel du drapeau. Ils s’en vont comme ça. Adieu.
C’est dans une usine d’armement que ces quatre destins se croisent. La manipulation quotidienne des substances chimiques colore durablement leurs mains et leurs cheveux. Elles deviennent alors des « obusettes », les filles aux mains jaunes, pionnières de la lutte féministe. Le dramaturge français Michel Bellier fait revivre le souvenir de ces milliers de femmes ayant travaillé dans les usines d’armement durant la Grande Guerre. A travail égal, salaire égal !