La République de Platon a été écrite il y a 25 siècles. Cette joute verbale, opposant Socrate aux puissants est le texte fondateur de la théorie politique le plus lu et le plus influent de tous les temps. Et pourtant, de nombreux aspects en demeurent occultés. On ne s’attendrait pas à y trouver un plaidoyer féroce en faveur d’une société décroissante. Pas plus qu’on ne lui soupçonnerait d’exhorter à une société où l’égalité absolue entre les femmes et les hommes serait atteinte. On est sidéré en y lisant la démonstration la plus implacable qui soit contre le profit illimité et la nocivité qu’il engendre, déstabilisant l’ordre social, multipliant la misère et la pauvreté, et favorisant ainsi la sédition et le surgissement des tyrans.
La République est une mise en garde éclairée contre les périls qui menacent les sociétés lorsqu’elles sont livrées, pieds et poings liés, à des intérêts minoritaires au détriment des valeurs cardinales qui structurent leur cohésion.
Elle est également une vibrante apologie de l’éducation et de la justice.