THESE TEARS WON'T LET ME (LOOK AT THE WATER)
Le Trou
- Ch. des Semailles 15 - Grand-Lancy - Genève
Solo show de Basile Dinbergs avec une performance à 18h !
💧 💧 💧
Placée sous le signe de l’eau, la pratique de Basile Dinbergs (*1985, Genève) s’apparente à celle d’un magicien : il fait pleurer le métal, retarde la mort et offre l’avenir à qui saurait le lire. À travers ses sculptures en fonte et ses performances parodiques, l’artiste explore des stratégies de lutte contre l’hégémonie du discours académique et la hiérarchisation des croyances.
Au cœur de la Cité cubique et aseptisée, la fontaine devient un havre critique et protecteur. Confessions solitaires et murmures d’insurrection s’entremêlent à l’abri de ses clapotis. Telles des talismans, les deux sculptures recueillent les vœux comme les pièces, et les soustraient aux appareils omniscients des gardiens du Savoir. Ainsi, la fontaine réorganise l’espace autour d’elle en un lieu de résistance collective et de vulnérabilité : un refuge à soi et pour touxstes.
Comme le serpent s’enroule autour du caducée, la fluidité régénératrice de la source renferme la menace d’une destruction. Son eau jaillit à la force de ses multiples tensions – aussi généreuse qu’indomptable, elle active l’aura de la fontaine. Loin de l’agitation, nous pourrions entendre le goutte-à-goutte des larmes salvatrices, celles qui l’empêchent de se figer dans un silence institutionnel.
La performance, comme l’eau, prolonge le destin éphémère de l’exposition. Basile Dinbergs se joue de l’absurdité de certains discours scientifiques et de leur mépris pour toute autre forme de croyances. La conférence se mêle au rituel divinatoire ; les symboles ésotériques, placés au même plan que ceux des savoirs scientifiques, sapent leur légitimité.
Le magicien n’est ni un créateur ni un savant – il ne sort pas le lapin d’un chapeau vide. C’est en défaisant et ré-assemblant les éléments qui composent déjà son chapeau que le magicien fait naître une réalité qui nous semble différente. Revendiquant une poétique de l’agencement et de la simplicité, Basile Dinbergs parvient à mettre en place un nouveau dispositif d’échange et de transmission horizontal. La réalité, médium du magicien, et l’exposition, médium de l’artiste, fusionnent dans cet espace aussi précaire que précieux.
– Laissons sa magie opérer.
Texte : Marie Lucas Scarpa
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Placée sous le signe de l’eau, la pratique de Basile Dinbergs (*1985, Genève) s’apparente à celle d’un magicien : il fait pleurer le métal, retarde la mort et offre l’avenir à qui saurait le lire. À travers ses sculptures en fonte et ses performances parodiques, l’artiste explore des stratégies de lutte contre l’hégémonie du discours académique et la hiérarchisation des croyances.
Au cœur de la Cité cubique et aseptisée, la fontaine devient un havre critique et protecteur. Confessions solitaires et murmures d’insurrection s’entremêlent à l’abri de ses clapotis. Telles des talismans, les deux sculptures recueillent les vœux comme les pièces, et les soustraient aux appareils omniscients des gardiens du Savoir. Ainsi, la fontaine réorganise l’espace autour d’elle en un lieu de résistance collective et de vulnérabilité : un refuge à soi et pour touxstes.
Comme le serpent s’enroule autour du caducée, la fluidité régénératrice de la source renferme la menace d’une destruction. Son eau jaillit à la force de ses multiples tensions – aussi généreuse qu’indomptable, elle active l’aura de la fontaine. Loin de l’agitation, nous pourrions entendre le goutte-à-goutte des larmes salvatrices, celles qui l’empêchent de se figer dans un silence institutionnel.
La performance, comme l’eau, prolonge le destin éphémère de l’exposition. Basile Dinbergs se joue de l’absurdité de certains discours scientifiques et de leur mépris pour toute autre forme de croyances. La conférence se mêle au rituel divinatoire ; les symboles ésotériques, placés au même plan que ceux des savoirs scientifiques, sapent leur légitimité.
Le magicien n’est ni un créateur ni un savant – il ne sort pas le lapin d’un chapeau vide. C’est en défaisant et ré-assemblant les éléments qui composent déjà son chapeau que le magicien fait naître une réalité qui nous semble différente. Revendiquant une poétique de l’agencement et de la simplicité, Basile Dinbergs parvient à mettre en place un nouveau dispositif d’échange et de transmission horizontal. La réalité, médium du magicien, et l’exposition, médium de l’artiste, fusionnent dans cet espace aussi précaire que précieux.
– Laissons sa magie opérer.
Texte : Marie Lucas Scarpa
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17:55 – 21:00 |
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Ajouté
par Lili M4rto (Le trou) le 19 avril 2024