Mutations de l’acteur
Bienvenue à la performance du rien. Pardon ! Il y a bien la performance de l’ego de l’acteur qui tient lieu d’histoire. Le corps-simulacre qui n’écrit pas, ne dessine pas ni ne joue. Le corps illettré, un creux recouvert d’une apparence. Plus d’acteur sans prothèse, plus d’apprentissage donc plus de traditions ni de techniques. Acteur e-narcissique, cyber-vaniteux, du théâtre à la rue, du studio de danse au tapis rouge où défilent les mutants, clones aux nez, lèvres, seins, fesses tous pareils, enveloppes vides. Les spectateurs ? Devenus inutiles.
Pendant ce temps, le chirurgien devient opérateur du robot, l’interniste devient opérateur de l’imagerie et le patient devient e-patient, opérateur de sa propre condition, un autre nouveau mutant pour qui tout organe est remplaçable. Le psychiatre devient le gardien des derniers remparts de la relation, lentement effacée par les tapotages de claviers, les interactions anonymes des réseaux-fantômes, dans les décors unifiés d’architectes tout aussi cosmétiques que les faiseurs de beauté, de jeunesse et de performances du rien.
Conception et jeu Jacques Arpin
Jeu Clara Brancorsini, José Ponce
Régie Renato Campora