L’écriture de Falk Richter tire à bout pourtant. Et ses cibles de prédilection restent l’hypercapitalisme, la mondialisation et tous les rapports de pouvoir. Dans A deux heures du matin, écrite en 2015, il est aussi question de la dissolution d’autrui et de soi dans le grand flux et reflux économique. Mais si le texte de Richter sent la poudre, Gabriel Dufay n’a pas peur de l’approcher d’une étincelle. Cette dernère, relayée par des jeunes acteurs sortant des Teintureries, École de Théâtre de Lausanne, avive une série de portraits de jeunes femmes et de jeunes hommes en mal de repères, qui se débattent avec leur solitude et luttent pour survivre et pour comprendre ce qui les a fait se perdre en chemin. Un reflet éclaté de notre époque et d’une jeune génération prise dans les rets de l’aliénation quotidienne.