Le 12 juin 2016, le massacre d’Orlando, premier assassinat homophobe de masse m’a déchiré. Et pas là où on aurait cru. Les tueries s’accumulant aux tueries et attentats, revendiquées par des fanatiques de tous bords, le réflexe d’auto protection opère, un attentat commence à en valoir un autre. J’ai pleuré pour Charlie, j’ai pleuré pour le Bataclan mais je ne veux plus. Expliquer l’horreur pour y survivre, à n’importe quel prix. J’ai préféré m’accrocher à cette version simplificatrice parce qu’il m’était impossible d’assimiler une abjection de plus, j’ai préféré « penser faux ». Aussi se pose la question de notre posture face à un monde de plus en plus insaisissable où une angoisse diffuse imprègne nos jours. Que faire, sommes-nous condamnés à subir cette angoisse ou à nous fourvoyer dans des explications données clés en main, existe-t-il une alternative ?
Fabrice Gorgerat