Horizōn, 2019, 7’, son
Sid Iandovka & Anya Tsyrlina forment un duo d’artistes depuis les années 90. Ils se sont rencontrés autour de la scène musicale noise de leur ville natale, Novossibirsk, et ont déployé à partir de là une recherche commune à travers divers médiums, notamment l’image en mouvement. Leur mode de création est éminemment DIY : autodidactes, non-subventionnés, ils se gardent de porter un discours sur leur travail et préfèrent rester discrets par rapport à leurs CV respectifs.
Leurs films prennent forme comme des sessions jam étendues dans le temps et l’espace : S’accommodant de l’absence de l’autre, ils travaillent à distance, s’échangeant des bribes de montages, de sources audio et/ou visuelles, explorant les potentiels de manipulations numériques du code et de logiciels open source, procédant par appropriation et remédiation de tout types de formats… Leur univers esthétique relève de strates d’états successifs d’interventions alternées pouvant s’étendre sur des années.
Plus récemment, leur recours à des archives filmiques de l’époque soviétique a donné forme à des travaux particulièrement intrigants. Le grain et la colorimétrie propre à ces sources argentiques sont subtilement altérés par des interventions numériques, provoquant un dérapage sensoriel amplifié par des environnements sonores hypnotiques.
La programmation vidéo 2021 de la capsule 2 a été confiée à Maud Pollien. Diplômée en Histoire de l’art (Université de Genève) et en Théories et pratiques du cinéma (Université de Lausanne), Maud Pollien a été co-programmatrice du Cinéma Spoutnik (Usine, Genève) de 2011 à 2015 avant de poursuivre son parcours au Centre de la Photographie Genève. Elle mène depuis 2017 une thèse de doctorat autour des modes de soutien et de diffusion de l’art vidéo et contribue, en parallèle, à la valorisation du Fonds André Iten au sein de la collection vidéo du Fonds municipal d’art contemporain (FMAC).