C’est un rituel d’intronisation. En décembre 1970, Michel Foucault prononce sa leçon inaugurale au Collège de France. Le cérémonial est intimidant, le philosophe a le trac, d’autant plus que cette leçon porte ironiquement sur le pouvoir du discours. De ce moment, aucune trace enregistrée: juste un texte, intitulé L’Ordre du discours et publié chez Gallimard. Comment réincarner cette pensée pure? Fanny de Chaillé, danseuse depuis longtemps passée à la mise en scène, a créé Désordre du discours pour être joué dans les amphithéâtres de faculté. Elle a demandé à Guillaume Bailliart de se servir du livre comme d’une partition de chair. Les mots réintègrent une bouche, la voix s’entoure de muscles. Un corps se met en mouvement, dans le désordre de sa physicalité. Et L’Ordre du discours retrouve toute sa force iconoclaste. Un sortilège de réapparition.
D’après : "L’Ordre du discours" de Michel Foucault (Éditions Gallimard)
Conception : Fanny de Chaillé
Jeu : Guillaume Bailliart
Spectacle joué à Uni Bastions, auditoire B106 (1er étage du bâtiment central)
Une programmation du Théâtre Saint-Gervais, en partenariat avec les Activités culturelles de l'Université de Genève et la Maison de l’histoire de l’Université de Genève
Entrée libre, réservation conseillée