Représentation de l'atelier-théâtre du département de français (Faculté des lettres, Université de Genève
De Jean-Luc Lagarce, on connaît surtout Juste la fin du monde, pièce entrée au répertoire de la Comédie-Française en 2007 dont Xavier Dolan a tiré un film en 2016 avec Gaspard Ulliel dans le rôle principal. Le Pays lointain en est la réécriture, l’amplification, effectuée en 1995 par l’auteur dans les derniers mois de sa vie. Par la grâce du théâtre, Louis revient de l’au-delà et nous assistons à la dernière visite qu’il a faite à sa famille avant de mourir. Bel exemple de théâtre autobiographique, en partie du moins, comme de liberté poétique!
Mais le retour de Louis à la maison, après des années d’absence, réveille souvenirs et ressentiments. Pour ses proches, c’est l’occasion de régler quelques comptes. Pour Lagarce, d’offrir dans une langue qui n’appartient qu’à lui des rôles généreux et souvent comiques en dépit (ou à cause) des circonstances: sœur, frère, belle-sœur, mère, père, ami-es ou amant-es, certains sont déjà passés comme Louis de l’autre côté du miroir ; tous sont pétris d’humanité. Pour un atelier-théâtre enfin, c’est l’inépuisable ressource d’un jeu collectif où se nouent les dialogues les plus improbables – la scène ne connaît que le vivant!