Mise en scène et scénographie Gilles Lambert
Jeu Lionel Brady, Sven Devanthéry, Jean-Claude Frissung, Thierry Jorand, Michel Kullmann
Lumières Jean-Philippe Roy | Régie Renato Campora | Sons Jean Faravel
Costumes Mireille Dessingy | Assistance scénique Lou Ciszewski | Assistance scénographique Valérie Margot | Coiffure et maquillage Aude Bezzola
Gestion et administration Bureau de la Joie !
Pas de danse au bord du vide
Ces deux-là, on les connaît. Ils nous ressemblent. Vladimir et Estragon. Deux noms propres qui ont le vertige en commun. Celui d’un monde où le drame a déjà eu lieu, d’un vocabulaire dont les mots se sont peu à peu vidés de leur contenu, d’un espace qui se tient en équilibre au bord du vide. Pourtant, la vie est là semble nous dire Gilles Lambert, dans ce troisième volet d’un projet triennal – «Le marcheur sur la lune» – qui interroge le théâtre mais n’en épuise heureusement pas les secrets. La vie est là qui, confrontée à l’absurde, résiste obstinément et réitère l’hypothèse d’un avenir peut-être vain mais qui maintient la flamme du désir. Clowns célestes dans un univers délétère, en suspens entre la grâce perdue et la chute irrémédiable, Vladimir et Estragon nous entraînent dans un pas de deux existentiel d’une rare puissance poétique.
Malgré ses 75 ans, le classique de Samuel Beckett n’a rien perdu de sa pertinence ni de sa capacité à faire rire du pire. Gilles Lambert s’en empare pour l’extraire de sa gangue analytique et le livrer dans sa radieuse force d’innovation et sa vérité intemporelle.
Production Compagnie Le Marcheur sur la Lune
Soutiens Ville de Genève, Loterie Romande