La décadanse

Journées du patrimoine : De ponts en passerelles

Pont du Mont-Blanc, côté quai des Bergues

La succession des ponts enjambant le Rhône est remarquable. Sans eux, les deux rives
ne se rencontreraient jamais, leur histoire étant ainsi intimement liée au développement
urbanistique, économique, social et territorial de Genève.
C’est en l’Île, à l’emplacement de l’actuelle place Bel-Air, qu’est attesté le premier pont,
un ouvrage gaulois détruit par les romains en 58 avant J.-C. Depuis l’Antiquité, ce passage clé relie les deux rives qui composent la ville de Genève. S’y succéderont des structures en bois, métal et béton, jusqu’à la dernière reconstruction, en 2011, pour supporter le tram. Non loin de là, en 1880, deux passerelles sont également construites pour accéder au marché couvert de l’Île. Celle enjambant le bras droit du Rhône est démolie en 1937,
laissant orpheline sa jumelle sur le bras gauche.

Avec la transformation et le développement de la ville au 19e siècle, à la suite de la
démolition des fortifications d’une part, la naissance du nouveau quartier des Bergues et
de la gare Cornavin d’autre part, le besoin d’intensifier la liaison entre les deux berges se
voit concrétisé par la construction de nouveaux passages. Le pont des Bergues est réalisé par l’ingénieur Dufour en 1834. Son revêtement en bois doit rapidement être changé, puis le tablier entier être remplacé. Les voitures l’emprunteront jusqu’en 1980. En aval, la retenue d’eau de part et d’autre de la machine hydraulique de l’ingénieur Abeille, déplacée au centre du fleuve en 1841, est reconstruite. Ce nouveau barrage est complété par une passerelle piétonne. Le pont de la Machine est entièrement reconstruit en 1884-1887. Les principaux éléments de l’ouvrage d’Abeille sont démontés en 1995, lors de la mise en service de l’usine hydroélectrique du Seujet. En 1862, afin de renforcer encore le lien entre les deux rives, la réalisation du pont du Mont-Blanc, en amont, incombe à l’ingénieur Blotnizki. Il subira une réfection complète quelques années après sa construction, puis sera augmenté en 1965 de deux passerelles piétonnes, en encorbellement.

Au tournant du 20e siècle, la volonté est de rendre les abords du fleuve accessibles aux
piétons. Le projet « Le fil du Rhône » propose plusieurs aménagements qui mettent en
valeur les lieux de passages, telle la création d’une plateforme à fleur d’eau au pont de la
Machine, la revalorisation de la promenade des Lavandières ou encore la restitution de la
passerelle latérale du bâtiment des forces motrices.

Cette visite itinérante vous présentera six ouvrages d’art routier ou piéton, en pierre, métal ou béton, et leurs histoires particulières qui continuent de s’écrire au gré des travaux de réfection ou d’adaptation aux nouveaux usages.
  • patrimoinegeneve.ch
09:00 – 18:00
Signaler une erreur Ajouté par akriti () le 19 août 2024