La décadanse

La Dolce Vita

Le Trou

  • Chemin des Semailles 15 - Grand-Lancy - Genève
Bling. Le son de la pièce qui tombe, la lumière cligne au fond de l’eau. Un mirage.
Bling. Les yeux s’allument. Ils voudraient arracher cette pièce pour se la mettre
dans la poche, se l’enfiler autour du cou. L’accrocher au mur pour mieux se regarder
dedans.
Combien vaut une pièce de 5 francs ?
La Dolce Vita de Linn Nora Henz (Zürich, *1997) ne pose pas tant un problème mathématique qu’elle n’invite à réfléchir sur la notion de valeur et les fictions qui l’entourent. L’artiste explore la matérialité de l’argent, le transformant en un miroir de notre vanité contemporaine. Au fond de la fontaine, des médailles scintillantes reflètent l’image des spectateur·ice·s, Narcisses penché·e·s sur l’objet de leur désir. Les pièces de monnaie, une fois polies, deviennent des bijoux éclatants, d’un bling-bling irrésistible. Ces pièces acquièrent une nouvelle valeur : celle d’un objet d’art spéculatif. Linn Nora Henz se ré-approprie ainsi la valeur monétaire pour en tirer profit. Par le frottage, elle démultiplie la monnaie en motif décoratif kitsch pour papier peint ou nappes de bistrot, dont elle-même fixera le prix. Séduisante et subversive, La Dolce Vita convoque les notions de désir et de
superficialité pour mieux révéler les lois arbitraires qui sous-tendent l’économie, en
particulier le marché de l’art. Un marché où les artistes, souvent précaires, sont
contraint·e·s de racler les pièces qui restent collées aux nappes.
Combien vaut le travail de l’artiste ?
18:30 – 21:00
entrée libre
Signaler une erreur Ajouté par Letrou (TROU (Travail et Réseau d’Œuvres Urgentes)) le 28 août 2024