Catherine Marnas avait enchanté le plateau de la Comédie en 2012 avec son adaptation du roman de Nancy Huston, "Lignes de faille". Cette saison, c’est son adaptation de "Lorenzaccio" que l’on aura le plaisir de découvrir : une version plus «nerveuse» que l’originale, une intrigue resserrée pour huit comédiens, qui laisse de l’espace à des séquences visuelles, dansées, carnavalesques – mais fidèle à Musset, à la poésie de sa langue.
Pour la metteure en scène, il existe bien des points communs entre "Lorenzaccio" et notre époque: le mal-être, l’amertume d’une jeunesse déçue par l’inanité de toute action politique, le regain de tendances réactionnaires, le cynisme de la classe dirigeante... Cependant une ligne plus ténue, plus obscure, l’attire dans cette œuvre : un écho poétique et philosophique qui, au-delà de l’apocalypse annoncée de notre monde, porte le désir d’un changement possible. Lequel ?