Texte Harold Pinter
Mise en scène Georges Guerreiro
Distribution Dominique Gubser, Vincent Bonillo, Pietro Musillo
Scénographie Masha Schmidt
Lumières Thierry Van Osselt
Costumes Nathalie Matriciani
Maquillage Katrin Zingg
Coproduction: Baraka / Théâtre de l’Orangerie
_______________________________________________
15 septembre au 1er octobre
D’une comédie de moeurs, Harold Pinter en fait une tragédie humaine, mettant à jour la pauvreté de nos passions, de nos folies, de nos lâchetés sans jamais tomber dans le lieu commun, la vulgarité ou la facilité. Voilà ce qui fascine Georges Guerreiro. Trahisons, une pièce écrite en 1978 par le dramaturge et prix Nobel de littérature Harold Pinter, quatrième et dernière création, achèvera intensément la saison 2015. Jerry, agent littéraire, et Emma, galeriste, se retrouvent dans un bar deux ans après leur rupture d’une liaison adultère vécue dans le plus grand secret. Emma est la femme de Robert, l’éditeur et le plus vieil ami de Jerry. Harold Pinter fait l’analyse de ce triangle amoureux en remontant l’histoire et en renversant le cycle du temps : des séparations aux rencontres, des aveux aux mensonges, des secrets aux trahisons. Au sein de ce trio infernal se nouent et se dénouent les énigmatiques liens amoureux et amicaux dans lesquels chacun a construit sa propre vérité. Les sentiments sont masqués par la politesse, la répression, les conversations anodines. Ce mélange entre drame psychologique, mélancolie et humour acide rend la pièce fascinante, d’une crudité presque obscène. A travers des dialogues aiguisés, les trois personnages expérimentent des trajectoires émotionnelles distinctes à des instants différents, à la manière d’un kaléidoscope. Ici, rien de la vie ne vaut grand-chose : on fait semblant de parler, on fait semblant d’écouter, on fait semblant de répondre. Alors il reste les silences et l’absurdité d’une existence qu’Harold Pinter nous peint avec un humour tout en distance mais non sans perversité