(ITALIE, 1977, 92', COUL., BLU-RAY, VOSTFR.)
Une étudiante, Suzy Banyon, arrive à Fribourg pour intégrer une grande école de danse. Elle apprend que deux meurtres sanglants ont été commis dans l’académie la veille de son arrivée. Malgré la directrice et ses collègues aux comporte-ments étranges qui cherchent à rassurer les étudiantes, des évènements macabres continuent à se produire. Suzy décide d’éclaircir ces mystères.
Suspiria marque un tournant du giallo chez Argento. Le travail baroque sur les décors aux couleurs excessivement chaudes et sur les angles de caméra instaure une ambiance fantastique, voire psychédélique, de toute beauté. Ce film marque la suite de la collaboration d’Argento avec le groupe Goblin qui livre une bande-son aussi belle qu’angoissante.
ARGENTO : IMAGINAIRE DE L’ANGOISSE
Erotisme macabre, atmosphères perverses et fétichistes, ce mois d’octobre, le Spoutnik vous propose d’entrer dans l’univers du maître italien Dario Argento, en redécouvrant trois de ses plus grands classiques aux univers délirants et angoissants.
Entre les années 60 et 80, Argento a donné au style giallo une reconnaissance internationale et a élevé celui-ci du cinéma d’horreur au cinéma d’auteur. Le travail sur les ambiances avec l’usage souvent excessif de couleurs criardes, qui rappellent les productions des studios Hammer auxquels la naissance du giallo est le pendant italien, créent des atmosphères qui tirent vers le fantastique, parfois même vers le psychédélisme. Mêlant intrigues policières, références au cinéma d’horreur gothique des années 60 et à des films tels que Psychose d’Alfred Hitchcock ou Peeping Tom de Michael Powell, ces films dépassent l’étiquette qui leur est souvent associée, celle d’un cinéma de genre, et se construisent, pour certains, sur des récits touchant à des problématiques sociétales, à l’inconscient, voire à la métaphysique. Rejouant avec un plaisir pervers l’éternelle spirale infernale à l’intérieur de laquelle le ou la protagoniste principal·e se retrouve enfermé·e après avoir été témoin d’un meurtre et doit mener l’enquête à sa façon, ces films jouent sur la subjectivité du public, lui faisant plusieurs fois se perdre dans ses réflexions quant à l’identité du meurtrier.