Lorsqu’elle découvre Les Fleurs du mal, encore adolescente, Françoise Courvoisier est littéralement aimantée par ces poèmes.
« Cette infinie noirceur – aujourd’hui on dirait neurasthénie ou dépression – traversée par de brefs éclairs de bonheur et d’extase, m’enchantait. Et m’enchante encore. Seule la tiédeur semble à bannir dans cette œuvre où se côtoient Spleen et Idéal. Et malgré
le fond très sombre des Fleurs, grâce à la constante présence de la lumière, le lecteur en ressort comme vivifié. »
Tes débauches sans soif et tes amours sans âme
Ton goût de l’infini
Qui partout dans le mal lui-même se proclame
Tes bombes tes poignards tes victoires tes fêtes
Tes faubourgs mélancoliques / Tes hôtels garnis
Tes jardins pleins de soupirs et d’intrigues
Tes temples vomissant la prière en musique
Tes désespoirs d’enfant, tes jeux de vieille folle
Tes découragements…
Et tes feux d’artifice éruptions de joie
Qui font rire le ciel muet et ténébreux